Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, III.djvu/24

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

12 Correspondance. 11,206-207.

pores des cors frapez, ait aucun grand effet : ce n'eft qu'vne pure imagination de ceux qui, ne voyant pas les vrayes caufes, les cherchent où il n'y a aucune apparence de les trouuer ; comme auffi lors qu'ils difent, in motu proieûorum, que c'eft l'air qui fait 5 durer le mouuement. Nugœ.

Pour conceuoir que la différence qui eft entre le Marbre blanc & le noir% a du raport auec celle qui eft entre vne table toute nuë & vne table couuerte d'vn tapis, il faut fçauoir que le marbre noir a bien ^ peu 10 prés les mefmes parties que le blanc, mais qu'il en a d'autres auec cela, qui font beaucoup plus molles ou déliées, & qui font celles qui le rendent noir : en forte qu'il diffère du blanc, comme vne pierre ponce dont tous les pores font, par exemple, remplis de poix i5 liquide, & vne pierre ponce qui n'a rien que de l'air dans fes pores. Et vous conceuez bien que des grains de fable, pouffez contre cette dernière, fe réfléchiront, au lieu qu'eftant pouffez contre l'autre, leur mouuement fera amorty par la molleffe de la 20 poix.

I L'inuention de bander plufieurs Arcs tout à la fois n'a rien du tout d'admirable ; car bien qu'il ne faille pas plus de force, intenfiuè, pour en bander mille que pour vn, il en faut toutesfois mille fois plus, extenjiuè. 25 Car, par exemple, fi ie bande le feul Arc BC, le haut de cet Arc eftant arrefté au poind B, ie dois feiile-

12-1 3 ou déliées omis. — 14 e/ 16 Pierre de Ponce, — 25 pour en bander vn.

a.. Cf. t. II, p. 590. art. i ; p. 6i8, 1. lo; p. 632, art. 3.

�� �