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11,263-264. CCXIV. — II Novembre 1640. 2jj

vous ayez veu tous les principes de ma Philofophie, & ie vous diray que ie me fuis refolu de les écrire auant que de partir de ce pais, & de les publier peut-eftre auant qu'il foit vn an. Et mon deffein eft d'écrire par 5 ordre tout vn Cours de ma Philofophie en forme de Thefes, où, fans aucune fuperfluité de difcours, ie mettray feulement toutes mes conclufions, auec les vrayes rai fons d'où ie les tire, ce que ie croy pouuoir faire en fort peu de mots ; & au mefme liure, de faire

10 imprimer vn Cours de la Philofophie ordinaire, tel que peut eftre celuy du Frère Euflache, auec mes Notes à la fin de chaque queflion, où i'adjoufteray les diuerfes opinions des autres, & ce qu'on doit croire de toutes, & peut-eflre à la fin ie feray vne compa-

i5 raifon de ces deux Philofophies^ Mais ie vous fupplie de ne rien encore dire à perfonne de ce deffein, fur tout auant que ma Metaphyfique foit imprimée ; car peut-eftre que, fi les Regens le fçauoient, ils feroient leur poffible pour me donner d'autres occupations,

20 au lieu que, quand la chofe fera faite, i'efpere qu'ils en feront tous bien aifcs. Cela pourroit auffi peut- eftre empefcher l'approbation de la Sorbonne, que ie defire, & qui me lemble pouuoir extrêmement feruir à mes deffeins : car ie vous diray que ce peu de Meta-

25 phvfique que ie vous enuoye, contient tous les Prin- cipes de ma Phyfique.

La- raifon pour la Diuinité, du liure dont vous m'é- criuez, que, fi le Soleil a luy éternellement, il n'a pu illuminer vn Hemifphere auant l'autre &c., ne prouue

a. Voir lettres CCXXII {Clers., II, 275-2J6] et CCXXIV {ib., I, 3i2, ci-après.

Correspondance. III. 3o

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