Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, III.djvu/266

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2J4 Correspondance. 11,171-271.

eftre à mon préjudice, car c'efl vn amy qui m'eft tres- fidelle), peut-eflre qu'ils fçauent defia que vous m'a- uez enuoyé cette lettre; c'ell pourquoy, fauf meilleur auis, il feroit, ce me femble, auffi bon de luy dire • franchement que vous me l'auiez enuoyée, penfant luy 5 faire plaifir en cela. Car^ en effets il ne peut y auoir aucune raifon, au moins qui luy foit honnefle à con- felTer, pour laquelle il puille dire vous Tauoir en- uoyée, que pour la mefme il n'ait dû | auffi trouuer bon que ie la viiTe ; & il ne le peut trouuer mauuais, 10 qu'il ne témoigne par là que le fujet qui luy a fait écrire, a efté pour vous faire croire qu'il vouloit main- tenir des chofes contre moy, qu'il n'ofe pourtant ny ne peut maintenir deuant moy. Et cependant il en a compofé de gros Traittez pour les débiter à fes dif- i5 ciples; car vn Danois m'a dit icy en auoir vu vn entre les mains d'vn des foûtenans, nommé Potier % duquel il s'eftoit promis d'auoir copie, mais il n'a pu; peut-eftre que le Père B(ourdin) la empefché.

Mais ie vous enuoye derechef la réponfe ^ que i'auois 20 faite à leur Lettre Latine, afin que vous leur puiffiez faire voir toute feule, s'il vous plaift. Car il me femble neceifaire qu'ils fçachent en quel fens i'ay pris leurs paroles, i^ fi vous trouuez bon d'auoùer au Père B(ourdin) que vous m'auiez enuoyé fa lettre, vous 25 pourrez auffi luy faire voir en confidence la réponfe que i'y auois faite, & luv dire que vous n'auez pas voulu luy monftrer auparauant, à caufe que vous la

a. Voir ci-avant, p. 170, 1. 23. — Ce Danois pourrait ctre Thomas Bartholin, qui, en 1640, vint précisément de Paris à Leyde.

b. Lettre CCXI, du 28 octobre 1640, p, 221 ci-avant.

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