Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, III.djvu/482

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470 Correspondance. m, us.

voulu toucher vn feul mot, à caufe que vous me Fa- uiez defFendu. le croy bien que fon Prouincial l'a en- uoyé, pour vous demander s'il eftoit vray que i'écri- uiffe contre eux, mais non pas pour me menacer de chofes qu'ils fçauent bien que ie ne crains pas, & qui 5 peuuent bien plus m'obliger à écrire que m'en em- pefcher. Il efl certain que i'aurois choifi le Compen- dium du Père Eullache'\ comme le meilleur, fi l'en auois voulu réfuter quelquvn ; mais auffi eft-ril vray que i'ay entièrement perdu le delTein de réfuter cette lo Philofophie ; car ie voy qu'elle efl û abfolument & fi clairement détruite, par le feul ellablilTement de la mienne, qu'il n'eft pas befoin d'autre réfutation; mais ie n'ay pas voulu leur en rien écrire, ny leur rien pro- mettre, à caufe que ie pourray peut-eftre changer de i5 deffein, s'ils m'en donnent occafion. Et cependant ie vous prie de ne craindre pour moy aucune chofe ; car ie vous aiTure que, fi i'ay quelque intereft d'élire bien auec eux, ils n'en ont peut-eftre pas moins d'eftre bien auec moy, & de ne fe point oppofer à mes defteins : 20 car, s'ils le faifoient, ils m'obligeroient d'examiner quelqu'vn de leurs Cours, & de l'examiner de telle forte, que ce leur feroit vne honte à iamais.

I'ay feint de n'ofer pas vous prier de faire voir ma lettre au Père Prouincial; mais ie ferois pourtant 25 bien marry qu'il ne la vift point. le fuis, mon R. Père, Voftre tres-humble & tres-obeïiTant feruiteur, descartes.

Le 22 Décembre 1641.

a. Voir ci-avant p. 196, éclaircissetneiit sur p. i85, 1. 18.

b. Page 468, 1. 18.

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