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Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, III.djvu/702

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CCCX.

Descartes à Élisabeth.

[Egmond du Hoef, 28 juin 1643.]

Texte de Clerselier, tome I, lettre 30, p. 93-97.


« À Madame Élizabeth, Princesse Palatine, etc. », dit Clerselier, sans donner de date, Mais la Bibliothèque de l’Université de Leyde possède jusqu’à trois copies MSS. de cette lettre, toutes trois datées « d’Egmond, 28 juin 1643 ». D’ailleurs la lettre suivante d’Élisabeth (lettre CCCXI) donne la même date du 28 juin. De ces trois copies, la troisième (p. 86 d’un « Codex Perizonianus, in-4, no  5 foliorum ») est postérieure à l’édition de Clerselier ; les deux autres, qui se trouvent avec la collection des lettres à Wilhelm, ne présentent, non plus que celle-là, que des variantes insignifiantes, qui sont souvent, on le verra, des leçons fautives. C’est pourquoi nous préférons nous en tenir au texte de Clerselier, imprimé sur une minute authentique. L’exemplaire de l’Institut offre quelques corrections, faites, semble-t-il, (sauf une, p. 691, l. 23-24), pour rajeunir le style, ou même, chose curieuse, pour imposer une orthographe de pure convenance (« Ame », avec une majuscule, au lieu de « ame »). Ajoutons qu’une première traduction latine de cette lettre fut publiée, même avant le texte français, par Pierre Borel dans son Compendium Vitæ Cartesii, en 1653, sans date d’ailleurs (p. 50-56, édit. 1676). — Descartes répond ici à la lettre CCCVIII, ci-avant p. 683, et Élisabeth lui répondra, lettre CCCXI (tome IV), du 1er juillet.


Madame,

I’ay tres-grande obligation à voſtre Alteſſe de ce que, apres auoir éprouué que ie me ſuis mal expliqué en mes precedentes, touchant la queſtion qu’il luy a plû me propoſer, elle daigne encore auoir[1] la patience

  1. auoir encore.