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Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IV.djvu/149

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qui le porta à leur faire terminer les affaires plus promtement qu’il n’auroit dû, s’il y avoit cherché ſon avantage. Il en récrivit le XVIII d’Août à l’Abbé Picot, auquel il avoit déjà fait ſçavoir toute la route de ſon voyage en partant de Rennes pour le Crévis, & luy avoit marqué M. de la Sebiniére à Nantes [en marge : Rue de Verdun], pour l’adreſſe des lettres qu’il luy écriroit de Paris durant ſon ſéjour en Bretagne. Il manda à cét Abbé qu’il avoit, par la grace de Dieu, expédié la principale affaire qu’il eût en ce païs là, non pas, à la vérité, ſi bien qu’il auroit pû deſirer, mais mieux, ſans doute, que s’il avoit été obligé de plaider. Il eſpéroit achever les autres de moindre importance & toutes ſes viſites avant l’hyver, & ſe rendre vers le milieu du mois d’Octobre à Paris, où il prétendoit ne reſter que cinq ou ſix jours. L’amour de ſa chére ſolitude de Nord-Hollande s’étant réveillé dans ſon cœur luy avoit déjà fait prendre les meſures de ſon retour, & l’embarras des affaires domeſtiques avoit beaucoup augmenté ſon impatience. Pluſieurs de ſes amis s’étoient flatté de l’eſpérance de luy voir prendre un établiſſement à Paris [en marge : Lettr. MS. à Picot du 18 Août 1644], &, à ne point mentir, il en ſouhoitoit luy-même les occaſions. Mais l’expérience luy faiſoit remarquer, jour en jour, qu’il vaut ſouvent mieux ſe faire ſouhaiter de loin, que de ſe laiſſer poſſeder, avec trop de facilité, à des perſonnes dont il ſeroit fâcheux d’éprouver enſuite les dégoûts. Luy même s’appercevoit que, plus il étoit proche des objets, moins il ſe ſentoit de paſſion pour eux ; et qu’il avoit encore plus[1] de dégoût pour la France & pour Paris, lorſqu’il étoit en Hollande & à Egmond, que lorsqu’il étoit en France & à Paris. » (Baillet, II, 218-219.)


CCCLV.

Descartes à Élisabeth.

[Le Crévis, août 1644.]

Texte de Clerselier, tome I, lettre 51, p. 148-150.


« À Madame Élizabeth, Princesse Palatine, etc. », sans date. Mais c’est la réponse à la lettre CCCLIII, du 1er août, p. 131. Elle est

  1. Sic. Lire moins.