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CCCLIX. — Octobre 1644. 145

» de Iuy accorder le privilège de l'impression. M. Chanut ne crut pas « devoir s'en tenir à ces premières démarches; il voulut encore employer » le crédit qu'il avoit auprès de M. le Chancelier, et même celuy que ses » amis avoient sur l'esprit du Cardinal Mazarin, pour procurer à M. Des- n cartes une pension du Roy, qui pût le mettre en état de faire de grandes » expériences, et d'augmenter les connoissances qu'il avoit de la Nature. » La chose ne réussit pas au gré de M. Chanut: et M. Descartes, étant sur » son départ, pour retourner en Hollande, fut obligé de le consoler en » luy marquant qu'il ne recherchoit point ces sortes de secours, et que » s'étant fait une maxime de se contenter de ce qu'il avoit plu à Dieu de » luy donner, il croiroit avoir remply tous ses devoirs, s'il consacroit à » l'utilité publique tout ce qui dépendoit de luy, c'est-à-dire, tous ses ta- » lens et tout son patrimoine, sans se soucier d'y employer le bien d'au- » truy. » (/*., II, 243-244.)

Notons qu'à ce même moment une pension de 6,000 livres fut accordée à Saumaise, par lettre patente du 3 septembre 1644, enregistrée le 25, et qu'en outre, une lettre lui fut écrite, de la part du roi, le 4 novembre 1644, signée Louis et de Loménie, pour qu'il revint en France. Saumaise resta en Hollande et publia l'année suivante, 1645, à Leyde, chez les Elzcviers, Cl. Salmasii librorum de primatu Papa? pars prima, qui rendait son re- tour en France impossible. Ainsi fut réduit à néant le vœu que formait Philibert de la Mare, dans une lettre à Gassend, écrite de Dijon le i*' février 1642, à propos de Naudé, que Mazarin venait d'attacher à sa maison : « ... desinet tune aliquomodo Gallorum querela, qui stirpes s apud se enatas in alieno solo radicem agere queruntur ; sed omninô » desinat, velint Superi, breui Salmasij et Cartesij reditu, quorum prior « apud nos agit proximo vere in Bataviam migraturus; vterque vt post- » liminij iure parenti suae Galliae reddatur et opto, et cordatorum quot- » quot sunt hominum votum est. » (Gassendi Opéra, i658, t. VI, p. 446.)

Baillet continue :

« On prétend [en marge: Relat. MS. de M. Macquets d'Arras] que, pen- » dant ce peu de jours qu'il avoit à passer à Paris, il hanta souvent les » Pérès Théatins nouvellement établis en France, qu'il alla presque tous » les jours entendre la messe chez eux, qu'il fit amitié particulière avec » plusieurs de leurs Pérès, et nommément avec le Père Chappuys. »

« Ce fut aussi en ce voyage qu'il vid le Lord Kénelme Comte d'Igby *, » Seigneur Anglois, Catholique, Chevalier de la jarretière, Chancelier de » la Reine d'Angleterre et son Résident à Rome, très-connu en France » par ses habitudes et ses écrits. Le Chevalier d'Igby venoit d'achever la » composition de son grand livre de l'Immortalité de l'Ame [en marge: » L'ouvrage ne fut imprimé qu'en i65i, après la mort de M. Oesc.],ei il » eut de longues et fréquentes conférences avec M. Descartes au collège » de Boncourt, où ils s'étoient donnez le rendez-vous [en marge: Rélat.

a. Voir t. III, p. 89-90, éclaircissement.

Correspondance. IV. 19

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