Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IV.djvu/574

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560 Correspondance. m, sis.

vibrations des corps fufpendus font afiez lentes. L'autre n'appartient pas tant à l'air groffier que nous refpirons, qu'à la matière fubtile qui eft dans les pores de tous les corps terreftres, laquelle fait que, lors que ces corps font en parfait équilibre, bien que 5 la raifon femble perfuader que la moindre force foit capable de les mouuoir, on trouue neantmoins, par expérience, que cette force doit auoir quelque propor- tion auec leur grandeur & la vitefle dont elle les meut. Et cette refiftance n'a point de lieu dans les <o triangles ou autres corps fufpendus en la façon que i'ay décrite, à caufe que toutes leurs parties defcendent enfemble, ou montent enfemble; mais elle en a beau- coup dans les corps plats fufpendus en l'autre façon, à caufe qu'il y a prefque toufiours vn de leurs coftez i5 qui monte, pendant que l'autre defcend, & le plus petit de ces deux coftez eft en équilibre auec vne por- tion de l'autre, qui luy eft égale, ainfi qu'il me femble auoir remarqué dans la première lettre que i'ay eu l'honneur de vous écrire fur ce fuiet a . Or l'effet ge- 20 neral de la pefanteur eft que les vibrations de chaque corps doiuent auoir certaine proportion auec les mou- uemens des Cieux; & c'eft ce qui fait qu'vn funepen- dule de telle longueur doit faire iuftement mille vi- brations, par exemple, en vne heure, & non plus, nY * 5 moins; mais cela ne peut eftre déterminé par le rai- fonnement, mais par l'expérience feule. C'eft pour- quoy ie ne m'y fuis point arreûé, & i'ay feulement examiné l'autre effet, qui eft la diuerfe vitefTe des vi- brations de diuers corps, comparez les vns aux autres, 3o

a. Lettre CDXXVII ci-avant, p. 38-.

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