Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IV.djvu/652

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6} 8 Correspondance.

lorfque le poifibn eft cuit, on peut toucher le fonds du chaudron fans fe brufler, & que le mefme n'arriue pas lorfque le poiiTon n'eft pas encore cuit. Mais, ayant voulu voir ii cete expérience, que vous fupofiez très certaine, eftoit vraye, iay trouué que, foit que le 5 poiflon fuft cuit, foit qu'il ne le fuft pas, pendant que l'eau eftoit bouillante, le fonds du chaudron eftoit touliours également chaut, mais que fa chaleur n'ef- toit pas fi grande qu'on ne le puft toucher de la main. Dont la raifon eft, qu'eftant immédiatement ioint a io l'eau, fes parties ne peuuent eftre gueres plus agitées par le feu que celles de cete eau, qui, s'entrefuitiant & fe foutenant les vnes les autres, ne peuuent eftre fi fort esbranlées, que feroient celles du cuiurc, fi le chaudron eftoit vuide. i5

Vous m'auez demandé \ ne autre queftion, en voftre dernière letre, a fçauoir pourquoy le fel, après plu- fleurs eohobations, fe change en vne liqueur douce. Mais, encore que ie n'aye point fait cete expérience, il m'eft bien ayfé de l'expliquer par mes principes; »o car, comme iay dit que l'efprit ou huile de fel eft aigre & non pasfalée, a cauleque la figure des parties du fel dont elle eft compofée, fe change par la vio- lence du feu, ainfi on peut dire qu'elle fe change dvne autre façon par vn autre feu moins violent à 2 5 autrement appliqué, en forte que le fel deuient doux.

Vous m'auez aufly demandé que ie vous enuoyafle la demonftration de ce que ie vous auois eferit, tou- chant la règle prétendue pour les vibrations. Mais ie 3o vous dirav qu'en changeant mes papiers de place.

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