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Sur les Cinquièmes Objections. 213

Phyfique auec les pures Mathématiques, aufquelles ie fouhaite furtout qu'elle reffemble.

Pour les deux queftions qu'ils adjoutent auffi à la fin, à fçauoir : commeiit l'ame meut le corps, fi elle n'ejî

5 point matérielle ? & comment elle peut receuoir les efpeces des objets corporels ? elles me donnent feulement icy occafion d'auertir que noftre Auteur n'a pas eu raifon, lorfque, fous prétexte de me faire des objedions, il m'a propofé quantité de telles queftions, dont la fo-

to lution n'eftoit pas neceftaire pour la preuue des chofes que i'ay écrites, & que les plus ignorans en peuuent plus faire, en vn quart d'heure, que tous les plus fçauans n'en fçauroient réfoudre en toute leur vie : ce qui eft caufe que ie ne me fuis pas mis en peine de

1 5 répondre à aucunes. Et celles-cy, entr.e autres, préfup- pofent l'explication de l'vnion qui eft entre l'ame & le corps, de laquelle ie n'ay point encore traité. Mais ie vous diray, à vous, que toute la difficulté qu'elles contiennent ne procède que d'vne fuppofition qui eft

20 faufte, & qui ne peut aucunement eftre prouuée, à fçauoir que, fi l'ame & le corps font deux fubftances de diuerfe nature, cela les empefche de pouuoir agir l'vne contre l'autre; car, au contraire, ceux qui ad- mettent des accidens réels, comme la chaleur, la pe-

25 fauteur, & femblables, ne doutent point que ces acci- dens ne puiflent agir | contre le corps, & toutefois il y a plus de différence entre eux & luy, c'eft à dire entre des accidens & vne fubftance, qu'il n'y a entre deux fubftances.

3o Au refte, puifque i'ay la plume en main, ie remar- queray encore icy deux des équiuoques que i'ay trou-

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