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Principes. — Seconde Partie. 87

continuer de fe mouuoir en ligne droite, que cet autre pour luy re- fifter,il perd l'a détermination. ..fans rien perdre de fon mouuement; & que, s'il a plus de force, il meut auec Iby cet autre corps, & perd autant de fon mouuement qu'il luy en donne. Ainfi nous voyons qu'vn corps dur, que nous auons pouffé contre vn autrt plus grand qui ejî dur & ferme, rejallit vers le coflé d'où il eft venu, & ne perd rien de fon mouuement; mais que, û le corps qu'il rencontre efl moi, il s'arrefte incontinent, pource qu'il luy transfère... fon mou- uement. Les caufes particulières des changemens qui arriuent aux corps, font toutes comprifes en cette... règle, au moins celles qui font corporelles ; car je ne m'informe pas maintenant fi les Anges & les penfées des hommes ont la force de mouuoir les corps... : c'elt vne queftion que je referue au traitté que j'efpere faire de l'homme".

41. La preuue de la première partie de cette règle.

On connoirtra encore mieux la vérité de la première partie de cette règle, fi on prend garde à la différence qui eft entre le mouue- ment d'vne chofe..., & fa détermination vers vn coi\é plu/lq/l que vers vn autre ; laquelle différence eft caufe que cette détermination peut eftre changée, fans qu'il y ait rien de changé au mouuement. Car, ...de ce que chaque chofe, telle | qu'eft le mouuement, continue touf- 100 jours d'ertre comme elle eft en foj- fimplement, £■ non pas comme elle efl au regard des autres, jufques à ce qu'elle foit contrainte de changer par la rencontre de quclqu'autre ; il faut neceffairement qu'vn corps qui, en le remuant, en rencontre vn autre en fon chemin, Ji dur afferme qu'il nefçauroit le pouffer en aucune façon, perde entièrement la détermination qu'il auoit à fe mouuoir vers ce cofté-là ; d'autant que la caufe qui < la > luy fait perdre eft manifefte, àfçauoirla refiflance du corps qui l'empefche de pajfer outre ; mais il ne faut point qu'il perde rien pour cela de fon mouuement, d'au- tant qu'il ne luy eft point ofté... par ce corps, ni par aucune autre caufe, & que le mouuement n'eft point contraire au mouuement.

42. La preuue de la féconde partie.

On connoiftra mieux aufll la vérité de l'autre partie de cette règle, fi on prend garde que Dieu ne change jamais fa façon d'agir,

a. En marge de l'exemplaire annoté : « Comme fon traité de l'homme » n'eft pas acheué, il n'a pas (eu occafion barré) pu traiter cette queftion. » {Note ms. de Legrand.) — Cf. ci-avant, p. 64, note c.

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