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Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IX.djvu/401

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LES PRINCIPES

��DE

��LA PHILOSOPHIE

��TROISIESME PARTIE. Du monde pifible.

��I. Qu'on nefçauroit penfcr trop hautement des œuures de Dieu.

Apt-es aiioir rejette ce que nous auions autre/ois receu en nojlre créance, auaut que de l'auoir fuffifamment examiné, 'pnh que la raifon toute pure. . . nous a fourny affez de lumière pour nous faire décou- urir quelques principes des chofes matérielles, & qu'elle nous les a prefentez aucc tant d'éuidence que nous ne fçaurions plus douter de leur vérité, il faut maintenant effayer fi nous pourrons déduire de ces feuls principes l'explication de tous les Phainomenes, c'ejl à dire des effets qui font en la nature, & que nous apperceuons par l'enire- mife de nos fens. Nous comlmencerons par ceux qui font les plus 125 généraux, & dont tous les autres dépendent : à fçauoir, par Vadnii- rable flrudure de ce monde vifible. Mais, afin que nous puifiTions nous garder de nous méprendre en les examinant, // me femble que nous deuons foigneufement obferuer deux jhofes : la première eft que nous nous remettions touf-jours deuant les yeux, que la puif- fance & la bonté de Dieu font infinies, afin que cela nous face con- noiftre que nous ne deuons point craindre de faillir, en imaginant fes ouurages trop grands, trop beaux ou trop parfaits; mais que nous pouuons bien manquer, au contraire, fi nous fuppofonsen eux quelques bornes ou quelques limites, dont nous n'ayons aucune connoiflance certaine.

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