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��212 OEuVRES DE DeSCARTES.

Car, d'autant qu'il n'y a aucun efpace autour de la Terre qui ne foit remply de fa matière ou bien de celle du Ciel, & que toutes les parties du fécond élément qui compofent celle du Ciel ont pareille force..., elles ne fe chaffent point l'vne l'autre hors de leurs places; mais pource que la mefme force n'eft pas en la Terre % lors qu'il fe trouue quelqii'vne de fes parties plus éloignée de fou centre que ne font des parties du Ciel qui peuuent monter en fa place, il efl certain qu'elles y doiuent monter, & par confequent la faire defcendre en la leur. Ainfi chacun des corps qu'on nomme pefans, n'eft pas pouffé rers le centre de la Terre par toute la matière du Ciel qui l'enui- ronne, mais feulement par les parties de cette matière qui montent en fa place lors qu'il defcend, & qui par confequent font toutes en- femble juftement auffi greffes que luy. Par exemple, fi B'^' eft vn corps terreftre dont les parties... toitm plus ferrées que celles de l'air qui l'enuironne, en forte que fes pores... contiennent moins de la ma- tière du Ciel que ceux de la portion de cet air qui doit monter en fa place en cas qu'il defcende, il eft éuident que... ce qu'il y a de plus de la matière du | Ciel en cette portion d'air qu'en ce corps B, tendant à s'éloigner du centre de la Terre, a la force de faire qu'il s'en approche, £■ ainfi de luj donner la qualité qu'on nomme fa pefanteur.

24. De combien les corps font plus pefans les vns que les autres.

Mais afin de pouuoir exactement calculer combien efl grande cette pefanteur, il faut confiderer qu'il y a quelque quantité de matière celefte dans les pores de ce corps B, laquelle, ayant autant de force qu'vne pareille quantité de celle qui eft dans les pores de la portion d'air qui doit monter en fa place, fait qu'il n'y a que le furplus qui doiue eflre conté; & que tout de mefme il y a quelque quantité de la matière du troijiéme élément en cette portion d'air, laquelle doit eftre rabatuë auec vue égale quantité de celle qui compofe le corps B... Si bien que... toute la pefanteur de ce corps confifle en ce que le refte de la matière /«è///(?, qui eft en cette portion d'air, a plus de force à s'éloigner du centre de la Terre, que le refte de la matière terreftre qui le compofe...

a. Voir Correspondance, t. V, p. 17?.

b. En marge : « Voyez la fin [sic !} qui suit. » — Cf. p. 202, note a. Il s"agit encore ici de la Planche XIII, figure i.

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