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��Principes. — Quatriesme Partie. 271

il eft éuident qu'après qu'il eft bandé..., ces mefmes pores doiuent eftre vn peu plus longs que larges, en forme d'ouales, & que les parties du fécond élément preffent les cottez de ces ouales..., afin de les faire derechef deuenir rondes ". Et bien que la force dont elles les preffent, eftant confiderée en chacune de ces parties en particulier, ne foit I pas fort grande, toutefois, à caufe qu'il y en a touf-jours vn fort grand nombre... qui agiflent enfemble, ce n'ejl pas merueille qu'elles facent que.. . l'arc fe débande auec beaucoup de violence. Mais fi on tient vn arc long temps bandé, principalement vn arc de bois, ou d'autre matière qui ne foit pas des plus dures, la force dont il tend à fe débander diminue auec le temps : dont la raifon eft que les parties de la matière fubtile qui preffent les coftez de fes pores, les élargijfent peu à peu à force de couler par dedans, & ainfi les accommodent à leur figure.

i33. Explication de la nature de l'aymant.

lufques icy j'ay tafché d'expliquer la nature & toutes les princi- pales propriété^... de l'air, de l'eau, des terres, & du feu, pource que ce font les corps qui fe trouuent le plus généralement partout en cette région ///^/i/;/c7n-c' que nous habitons, de laquelle on les nomme les quatre elemens ; mais il y a encore vn autre corps, à fçauoir l'ay- mant..., qu'on peut dire auoir plus d'eflenduë qu'aucun de ces quatre, à caufe que me/me toute la majfe de la Terre ejl vn aymant, & que nous ne fçaurions aller en aucun lieu où fa vertu ne fe remarque. C'eft pourquoy, ne defirant rien oublier de ce qu'il y a de plus gênerai en cette terre, il eft befoin maintenant que je l'explique. A cet effet remetons nous en la mémoire ce qui a efté dit cy-deffus en rarti|cle 87 de la troifiéme partie" & aux fuiuans, touchant les par- 398 tics canelées du premier élément de ce monde vifible; & appliquant icy à la Terre tout ce qui a efté dit en cet endroit là, depuis l'article io5 jufques à l'article 109 , de l'aftre qui ejloit marqué I, penfons qu'il y a en fa moyenne région plufieurs pores ou petits conduits parallèles à fon eftieu, par où les parties canelées palfent librement d'vn pôle vers l'autre ; & que ces conduits font tellement creufez,& ajuftez à la figure de ces parties canelées, que ceux qui reçoiuent les parties qui viennent du pôle Auftral, ne fçauroient receuoir celle qui viennent du pôle Boréal, & que, réciproquement, les conduits

a. Voir Correspondance, t. I, p. 341, 1. i3, et p. 58o-58i.

b. Page i52 ci-avant.

c. Page i6::-i65.

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