Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, V.djvu/113

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D. — i^ Dkcf.mrrk 1647. 99

mais ie ne dois pas me mettre en hafard de cela, pource que, û. ie rencontrois la vérité, on pourroit iuger que i'en aurois fait icy Fexperience, & û ie man- quois, on en auroit moins bonne opinion de moy;

5 mais, s'il vous plaifl me faire part ingenuement de tout ce que vous auez obferué, ie vous en auray obliga- tion; & en cas qu'il arriue que ie m'en férue, ie n'ou- blieray pas de faire fçauoir de qui ie les tiens.

l'auois auerti M. Pafcal d'expérimenter fi le vif-àr-

• o gent montoit aufli haut, lorfqu'on eft au-deffus d'vne montagne, que lorfqu'on eft tout au bas; ie ne fçay s'il l'aura fait*. Mais, afin que nouspuiffions auffy fçauoir fi le changement des tems & des lieux n'y fait rien, ie vous enuoie vne mefure de papier de deux pieds &

i5 demi, ou le troifiefme & le quatriefme pouce, au-delà des deux pieds, font diuifés en lignes, & i'en retiens icy vne autre toute femblable, afin que nous puiflions voir fi nos obferuations s'accorderont. le vous prie donc de vouloir obferuer en tems froid & en tems

20 chaud, & lorfque le vent du fud & du nord fouffleront, iufqu'a quel endroit de cette mefure le vif-argent mon- tera; & afin que vous fçachiez qu'il s'y trouuera de la différence, & que cela vous engage a m'efcrire auffy tout franchement vos obferuations, ie vous diray que,

25 lundi dernier-', la hauteur du vif-argent eftoit iufle- ment de deux pieds trois pouces, félon cette mefure, & qu'hier, qui eftoit ieudi, elle eftoit vn peu au-delà de deux pieds & quatre pouces; mais auiourd'huy elle a rabaiffé de trois ou quatre lignes. lay vn tuyau qui

a. Le 9 décembre 1647. h. Le 12 décembre.

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