Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, V.djvu/368

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5 54 Correspondance. i, 537-538.

foit imprimé qu'après que ie feray en Suéde; car i'ay efté négligent à le reuoir & y adioufter les chofes que vous auez iugé y manquer, lefquelles l'augmenteront dVn tiers; car il contiendra trois parties, dont la pre- mière fera des paflionsjen gênerai, & par occafion de 5 la nature de l'ame &c. , la féconde des fix paffions pri- mitiues, & la troifiéme de toutes les autres.

Pour ce qui efl des difficultez qu'il vous a plû me propofer, ie répons à la première, quayant deffein de tirer vne preuue de l'exiftence de Dieu, de l'idée ou de 10 la penfée que nous auons de luy, i'ay crû eftre obligé de diftinguer, premièrement, toutes nos penfées en certains genres, pour remarquer lefquelles ce font qui peuuent tromper, ci, en monftrant que les chimères mefme nont point en elles de fauffeté, preuenir Topi- i5 nion de ceux qui pourroient reietter mon raifonne- ment, fur ce qu'ils mettent l'idée qu'on a de Dieu au nombre des chimères. I'ay dû auffi diflinguer entre les idées qui font nées auec nous, & celles qui vien- nent d'ailleurs, ou font faites par nous, pour preuenir 20 l'opinion de ceux qui pourroient dire que l'idée de Dieu efl faite par nous, ou acquife par ce que nous en auons oùv dire. De plus, i'ay infifté fur le peu de cer- titude que nous auons de ce que nous perfuadent toutes les idées que nous penlons venir d'ailleurs, 25 pour monftrer qu'il n'y en a aucune qui fafTe rien con- noiftre de fi certain que celle que nous auons de Dieu. Enfin ie n'aurois pu dire qu'il fe pre fente encore

autres, quoique non sit;nées. sont de Clerselier, qui s'intéressait l'on à la publication du Traité. Il ne tut achevé d'imprimer qu'à la tin de novembre 1649, voir lettres du 27 nov. et du 4 déc. ci-après.

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