^04 Correspondance.
En particulier, on doit signaler, soois ce rapport, dans la lettre de Beau- grand comme dans ses pamphlets :
1° L'usage des locutions positive et négative, absolument dans le sens moderne, en ce qui concerne les valeurs des racines des équations. On sait que Descartes disait racines vraies ou fausses, tandis que, pour Roberval, positive équivalait au terme cartésien de réelle (cf. t. V, p. 416). La consi- dération des racines imaginaires appartient, au contraire, en propre à Descartes; Beaugrand (3» pamphlet) les nie purement et simplement.
2» L'usage des exposants marqués en chiffres romains. Cette notation était déjà introduite dans V Algèbre de Viete, d'vne méthode nouuelle, claire et facile [P Ans, Boulanger, achevé d'imprimer du 5 juillet i636), ouvrage de l'Ecossais Jacques Hume.
/ [Beaugrand à Mersenne.]
« Au Reuerend Père,
» le Reuerend Père Marin Mersenne,
» de l'ordre des Minimes.
» Mon Reuerend Père, » C'est vne chose assez connue, que la vérité offence et qu'elle engendre » la haine, bien que chacun tesmoigne en apparence vn extrême désir de » l'entendre, comme le docte Martial l'exprime ingénieusement en l'epi- » gramme a Gallicus :
Oras, Gallice, me rogasque semper; Durum est me tibi, quod petis, negare. Vero verius ergo quid sit, audi; Verum, Gallice, non libenter audis'.
» Voila pourquoy ie ne m'estonne pas que vostre bon amy, le bon M. s des Cartes, se soit sy fort esmeu contre moy :
KTjipaT' It' eùjtapéioç xev im' aÙTâç xat Xûjrvov œij/aiç.
» Vous ne pouuez pas attendre autre chose que son humeur suffisante, » luy ayant faict sçauoir que ie vous auois dict que ce qu'il auoit inséré » en sa prétendue Géométrie, touchant la nature des Equationes, estoit » pris de l'œuure de Monsieur Viete, intitulé De equationum recognitione » et emendatione', qu'Andresson*" Escossois fit imprimer en i6i5, long-
a. Martial, vni, 76 : vers 5 à 8.
b. Théocrite, XIV, 23 : texte des éditions de lunta (Florence, 1 5 1 5) et de Calliergus (Rome, i5i6).
c. Pages 84 à i58 de l'édition Francisci Viet^c Opéra mathematica, Leyde, Elzevirs, 1646.
d. Alexander Anderson. — Viete était mort en j6o3.
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