Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, V.djvu/555

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Additions. ^41

��» soubçonne que M"" Petit faict plus de vanité de l'obseruation des arti- ï sans que des siennes, puisqu'il est obligé a se fier entièrement de la » fabrique de ses instrumens a eux, au lieu que le les diuise moy mesme » et en fais la plus part. l'ay, aussi bien que luy, vn quart de cercle pour » faire mes rapports, que ie ne vante pas de distinguer les minutes, quoy- » qu'il ait vn pied de rayon, mais bien de les faire voir assés sensiblement » de trois minutes en trois minutes, et i'en ay faict tant d'obseruations » au ciel que i'en suis exactement asseuré. Mais il ne fault pas, pour » cela, imaginer qu'on puisse conclure de la certitude d'vn angle dans » les triangles des verres que i'ay enuoyés, qu'enuiron a cinq minutes » près ; et cela ne faict rien pour ce que l'on prétend demonstrer des » refractions. le seray fort aise que vous ne luy mandiés rien de ce 1) que ie vous en escris, affin que nous puissions obtenir de voir de ses » triangles, car alors ie m'asseure que la magnificence s'en trouuera sans » iustesse. »

« Mais c'est trop de ceste matière ; ie vous enuoye la lettre de M. Fre- » nicle a M. Des Cartes'. le n'ay peu conceuoir ce dont il traicte pour » n'auoir pas veu ses premières difficultés ; mais ie n'en désire pas sçauoir » dauantage, car i'ay trop d'aultres affaires a présent pour cela, et ie désire » employer tout mon temps aus lunettes, et si peu qui me restera, a mes » pensées touchant les mouuemens. »

« Dans la lettre que i'escriray a M Des Cartes, ie comprendray suc- » cinctement tout ce qui est de mes principes, d'où la percussion se deduict » aisément, et vous verres le tout. Aultrement, il fauldroit beaucoup de » temps pour déduire la chose, ce que ie feray en mon Traicté. »

« Ce que ie vous ay mandé, que le nombre, vniuersellement parlant, » n'a poinct de proportion auec ses parties aliquotes, est vray. Aultre- » ment, tous les nombres auroient vn mesme rapport auec elles, qui se » pouroit exprimer par quelque équation ; mais la fiction des parties en- » tieres n'est que pour la facilité de la numération, car vn nombre peult » estre diuisé aussi bien par les fractions que par les parties entières, et » la science doibt regarder les affections vniuerselles et non pas s'atta- » cher a vne particulière. Ce n'est pas qu'en y prenant la peyne, ces ques- » tions de parties aliquotes ne se puissent trouuer, mais cela demande » beaucoup de loisir, et n'est d'aulcun proffict pour cultiuer nostre » cognoissance. »

« l'attends auec impatience les pensées sur Galilée de M"" Des Cartes *■, B et ie ne sçay poinct ce que c'est que le Ballianus% car vous ne m'en

a. Ou plutôt celle de Frenicle à Mersenne pour Descartes, que le Minime envoya en Hollande en même temps que celle de Debeaune à Descartes (t. II, p. 53o. 1. lo).

b. Cf. t. II. p. 526,1. 5.

c. Baliani (Giovanni'Battista), noble Génois, auteur du traité : De motu naturali graviuinjluidorum et solidorum, Gênes, i638.

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