Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, VI.djvu/14

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in Latinam linguam versa, et Commentariis illustrata, opera atque studio Francisci à Schooten Leydensis, in Academia Lugduno-Batava Matheseos Professoris Belgicè docentis. (Lugduni Batavorum. Ex officina Ioannis Maire. M. DC. XLIX, in-4o[1].) Mais cette fois, quoiqu’en très bonnes relations avec Schooten, qu’on doit même tout à fait regarder comme son disciple en mathématiques, Descartes tint à lui laisser toute la responsabilité de cette édition, et il s’exprime nettement à cet égard dans une lettre à Mersenne du 4 avril 1648 [Correspondance, t. V, p. 145). Il nous suffisait donc de signaler en notes les quelques divergences, justifiées en général, que présente, avec le texte français, la version de Schooten, dont la fidélité est au reste remarquable et dont la latinité est beaucoup plus claire et correcte que Descartes ne semble l’avoir espéré.

Malheureusement, sous ce dernier rapport, la version d’Etienne de Courcelles laisse au contraire singulièrement à désirer, et entre les lignes dans lesquelles Descartes en constate l’exactitude (beaucoup trop littérale et obtenue, le plus souvent, à l’aide d’étranges gallicismes), on peut bien lire que, s’il avoue le sens, comme nous l’avons dit, il ne prend pas le style à son compte. Mais, s’il n’a pas voulu s’astreindre à le corriger et à y imprimer sa marque (ce qui lui aurait coûté plus de peine que de refaire lui-même toute la version), il n’en a pas moins certainement apporté des changements considérables : diverses inadvertances de la rédaction de 1637 ont disparu ; l’exposition, en plusieurs endroits, a subi un remaniement important ; les additions, plus ou moins notables, sont fréquentes[2]. Tout cela est aisément reconnaissable ; mais le critérium qu’il

  1. Schooten donna en 1659 une seconde édition (Amsterdam, Louis et Daniel Elzevier), dans laquelle ses commentaires sont sensiblement développés, et qui, grossie d’opuscules tant de lui-même que de Hudde, H. van Heuraet, Florimond Debeaune, Jean de Witt, constitue, en Jeux volumes, un véritable corpus de la géométrie cartésienne à cette date. C’est de cette seconde édition que nous nous sommes particulièrement servi .
  2. Elles ont été, au moins les plus saillantes, indiquées entre guillemets dans le texte latin.