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202 Lettre apologetiqve i-».

eftrange que ie n'aye point encore tafché de m'en ref- fentir : non pas que Ton iuge que leurs paroles ou leurs écrits fuflent dignes que ie m'arreftaffe aucunement à eux, s'ils ne fe feruoient point de voftre authorité pour m'offenfer; mais, parce qu'ils appuyent toutes leurs 5 calomnies fur vn iugement qu'ils prétendent que vous auez donné contre moy a , on croit que ie fuis obligé à la deffenfe de mon honneur. Et de vray, c'eft |bien auffi mon opinion; mais l'affaire que i'ay eue contre Schoock, & depuis, celle qu'il a eue contre Gisber Voëtius, font 10 caufe que ie l'ay différée. I'ay fouffert cependant toutes lesbrauades de ces Meilleurs, qui m'appellent injurieu- fement deferîorem caufce, & me deffient d'aller en voftre ville, comme fi i'en eftois banny. Ils difent mefme, comme par menace, qu'ils gardent encore vne action i5 contre moy, dont ils fe feruiront en fon temps ; en forte que, quand ie ne le voudrois pas, ils me contrai- gnent eux-mefmes à me deffendre.

Mais, afin de procéder par ordre, & que, fi ie ne fuis pas affez heureux pour vous fatisfaire, ie puifie au 20 moins fatisfaire le refte du monde, & faire voir à toute la terre que ie n'auray iamais rien obmis, non feule- ment de ce qui peut eftre de mon deuoir, mais mefme de la ciuilité, pour mériter d'eftre traité par vous tout autrement que ie ne l'ay efté : ie vous expoferay icy 2 5 fommairement la juftice de ma caufe, & l'injuftice de mes ennemis, afin que i'en puiffe auoir raifon par vous- mefmes, s'il eft poflible; & fi ie ne le puis, que vous me faffiez au moins la faueur de m'apprendre quelles font les procédures qui ont elle faites contre moy dans 3o

a. Voir t. IV, p. 20 et p. 65o.

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