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246 Lettre apologetiqve 30-3 1.

efté inférées à fceleratâ manu? Ainfi, puifque G. Voè- tius prend cela pour foy, c'eft feulement fon crime qui l'offenfe, & non pas ceux qui l'ont nommé.

Que peut-on dire auffi de plus doux, que de com- parer à vne comédie, non point voftre iugement 5 (comme Voëtius tafche de vous perfuader, afin de vous engager en fes querelles, en vous animant contre Meilleurs de Groningue, ainfi qu'il vous a voulu cy- deuant animer contre moy), mais les intrigues dont il s'eft feruy, en fabriquant de faux témoins, & faifant 10 toutes les autres chofes qu'il doit auoir faites pour obtenir de vous la fentence qu'il a obtenue, & pou- uoir après cela fe vanter, comme il fait, qu'il ne l'a iamais follicitée ny procurée ?

Pour ce qui eft de l'amitié qu'il prétend que i'ay i5 auec l'vn des luges, il me fait tort de penfer qu'il n'y en ait qu'vn qui me foit amy ; car ie m'afTure qu'ils le font tous, comme auffi, de mon cofté, il n'y a aucun d'eux que ie n'eftime & que ie n'honore. Mais l'amitié qui eft entre eux & moy, neft pas j de mefme efpece 20 que celle que G. Voëtius a contracr.ee auec Schoock, Dematius, Waeterlaet, & femblables, qu'il engage peu à peu en fes querelles, & oblige à fa deffenfe, en les rendant fes complices, & les pourfuiuant à outrance, comme de tres-cruels ennemis, lors qu'ils témoignent 25 auoir enuie de fe repentir : comme il a paru en l'exem- ple de Schoock, qu'il auoit appelle en juftice pour ce fujet \ Et après s'eftre réciproquement menacez qu'ils découuriroient les fecrets l'vn de l'autre, la crainte qu'on ne fçache ces mifteres, femble les auoir ralliez. 3o

a. Voir ci-avant, p. 228, note a.

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