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117-118.
La Description

& de l’artere veneuſe ſe ſouleuent, & les ferment en telle ſorte, qu’il ne peut deſcendre dauantage de ſang de ces deux venes dans le cœur, & que le ſang qui ſe dilate dans le cœur ne peut remonter vers ces deux venes ; mais il monte facilement de la cauité droite 5 dans l’artere, nommée la vene arterieuſe, & de la gauche dans la grande artere, ſans que les petites peaux qui ſont à leurs entrées l’en empeſchent.

Et pource que ce ſang raréfié requiert beaucoup plus de place qu’il n’y en a dans les concauitez du 10 cœur, il entre auec effort dans ces deux arteres, faiſant par ce moyen qu’elles s’enflent & ſe ſouleuent au meſme temps que le cœur ; & ceſt ce mouuement, tant du cœur que des artères, qu’on nomme le poulx. 15

|Incontinent après que le ſang ainſi rarefié a pris ſon cours dans les arteres, le cœur ſe deſenſle, & deuient mol, & ſe ralonge, à cauſe qu’il ne demeure que peu de ſang dans ſes concauitez ; & les arteres ſe deſenſlent auſſi, partie à cauſe que l’air de dehors, qui 20 approche bien plus de leurs branches que du cœur, fait que le ſang qu’elles contiennent ſe refroidit, & ſe condenſe ; partie auſſi, à cauſe qu’il ſort continuellement autant de ſang à peu prés hors d’elles, qu’il y en entre. Et bien que, lors qu’il ne monte plus de ſang 25 du cœur vers les arteres, il ſemble que celuy qu’elles contiennent doiue redeſcendre vers le cœur ; toutesfois il ne peut aucunement entrer dans ſes concauitez, pource que les petites peaux qui font aux entrées de ces arteres l’en empeſchent. Mais il y en entre d’autre 30 de la vene caue & de l’artere veneuſe, qui, s’y dilatant