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Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, XII.djvu/183

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CHAPITRE III
PHYSIQUE
LE MONDE
(1629-1633)

Le petit traité de métaphysique, que Descartes médita les neuf premiers mois de son séjour en Frise, lui prit à peine tout ce temps-là. II fut vite distrait, en effet, par d’autres occupations. Le phénomène des parhélies, observé à Rome, le 20 mars 1629, vint à la connaissance des savants de Hollande Tété suivant. Descartes en fut aussitôt informé par un des amis qu’il avait déjà dans le pays, Reneri, et invité à dire ce qu’il en pensait. Avec son habitude de généraliser les questions et de les ramener autant que possible aux principes, il crut devoir, pour expliquer ce phénomène particulier, étudier tous les météores ; non content de cela, il reprit même l’étude de la physique entière, et l’idée lui vînt d’entreprendre un traité du Monde. Toutefois il ne l’aurait point présenté au public sous ce titre un peu ambitieux, et qui rappelait trop ceux des philosophes novateurs ; mais il trouva un biais pour faire paraître l’ouvrage sous un jour favorable, propre à attirer l’attention des hommes instruits aussi bien que des savants : ce sera un « Traité de la Lumière »; Et comme la lumière est répandue sur toutes choses en ce monde : Soleil et Étoiles, qui la produisent, les Cieux qui la transmettent, la Terre avec les Planètes et les Comètes qui la reçoivent, un Traité de la