i82 Vie de Descartes.
tenir ^ ? Cependant, il ne voulut pas divulguer d'abord toute sa philosophie : il n'en proposera que des essais ou échantillons ; mais il les choisira de nature à intéresser vivement les lec- teurs et à leur faire désirer la publication complète.
La première émotion passée, il se remit donc assez vite au travail, et en peu de temps trois petits traités furent prêts : l'un, sur un sujet mêlé de physique (Descartes disait : de philo- sophie) et de mathématique, la Diopirique ; le second, sur un sujet de pure physique (même remarque), les Météores ;' et le troisième sur un de mathématique toute pure, la Géomé- trie. Il rédigea ensuite une préface, intitulée Discours de la Méthode, et se prépara à publier le tout en un volume, sans nom d'auteur.
A qui s'adressera-t-il pour l'impression ? La peste sévissait à Leyde, l'année i635, une peste terrible qui fit plus de 14,000 victimes ; et d'ailleurs les Elzeviers montraient peu d'empressement. Descartes pensa un moment à un imprimeur d'Amsterdam, Willem Blaeu. Mais il finit par s'entendre avec un libraire de Leyde, Jan Maire, en i636. A Leyde, en effet, demeurait Schooten, professeur de mathématique à l'Univer- sité, et aussi le fils de Schooten, qui traça les figures de la Dioptrique, sinon des Météores; Descartes désirait sans doute surveiller lui-même et sur place ce travail . L'impression fut achevée pour la fin de i636 : le 5 janvier 1637, Huygens
a. Tome VI, p. 74,1. 3-3i.
b. Tome I, p. 370, 1. 12-16.
c. Ibid., p. 325, 1. 10-14. Le « malheur public », dont parle ici Huygens, est précisément la peste : le nombre des victimes (14,582) a été compté du 23 juin au 3i déc. i635 ; il y eut une fois juscju'à i,5oo décès en une semaine. Les Elzeviers réimprimèrent alors un petit livre de Théodore de Bèze, daté de Genève, 1579 : De Pejîis contagio & fugâ Dijfertatio, avec une lettre d'André Rivet. (A» i636, pet. in-12, 154 p) — Voir aussi t. I, p. 338, 1. 7-12.
d. Tome III, p. 45o, 1. i2-i3. Voir aussi t. I, p. 344, 1. iS-ig, et p. 395-396. Descartes, quoique fort mauvais « peintre », c'est-à-dire des- sinateur (il le dit, t. I, p. 339, 1. 8-1 1, et p. 447,1. 17-19), travailla lui- même à ses figures, t. I, p. 344, 1. 19-25.
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