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192 Vie de Descartes.

Italie, dans sa Rosa Ursina ». Descartes ne paraît pas avoir connu Jean Tarde ; mais il cite, dans ses lettres, le nom de Scheiner. Qu'avait-il besoin, d'ailleurs, de ces exemples? La méthode était tout indiquée, et un esprit bien fait ne pou- vait manquer de la suivre. Déjà, dans le Tiaité de l'Homme, qui est comme une seconde partie de son Monde, on trouve une étude semblable de Tœil et de la vision ". Ce n'était là qu'un résumé de ce qu'on retrouve, sous les mêmes titres, aux chapitres m et iv de la Dioptrique. Ici Descartes met au point ce qui était seulement esquissé dans le Monde. Mais de part et d'autre, à propos de la vision, il étudie dans le même ordre tout ce qui s'y rapporte : lumière et couleur, situation et distance, grandeur et figure des corps; les deux premières sont l'objet propre de la vue, et les quatre suivantes, de la vue aidée des autres sens : de là trop souvent des erreurs, qu'il

dont voici l'une : « ...Ou bien il V inventeur] y paruint par vne autre voye. » C'eft que. voulant faire vn œil artificiel, & confiderant que l'art imite >• la nature, il print le naturel pour modèle. & forma cette vifion artifi- » cielle fur la naturelle : car il y a en l'œil & en la viiîon cinq ou fix » chofes lefquelles font exactement imitées au Telefcope. >- Tage 108.) Suit l'énumération de ces cinq ou six choses. Le latin disait : « Vel quia » naturam ars imitatur, ex oculo exemplar eligens, modum videndi feu » rationem qua fit vilio tanquam ducem fequutus' ert. Sex enim in oculo Il deprehenduntur. quorum fimilitudinem telefcopium exprimit, & » apprime reprœfentat. » iPage 86.

a. Peiresc écrivait à Du Puy, le 22 r.ov. i633 : ■< Le P. Scheiner, dans » fa Rofa Vrftna ii63o;, femble mener le lecteur comme par la main fe » promener dans l'on œuil, pour y voir receuoir les images des objecls )i & les rayons d'icelles fe reunir par les effecls de TOptique tout de » mefmes que dans vne chambre obfcure où l'on les introduifit à trauers » vn verre conuexe (qui faicl le mefme effeil que noflre humeur cryftal- » line, pour grolTir plus ou moings les objeils, félon fa conuexité plus » ou moings grande , & y trouuer fon fecours aux courtes veùes en la » concurrance d'vn concaue, pour r'accourcir l'alfemblage des rayons » qui. ne fe pourroit faire que plus loing que ne porte le diamètre de >' noftre œuil. qui efl: la vraye raifon de l'vfage des verres concaues aux » courtes veiies : ce que perfone n'auoit jamais imaginé deuant luv que )« je fçaiche. . . » Lettres de Peiresc, Impr. Nat.. 1890, t. IL p. 646.

b. Tome I, p. 245, 25o, 282 et 33i.

c. Tome \T. p. io5-io8. et t. XI, p. i5i-i58.

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