a les noms des observateurs à Paris, à La Flèche, à Blois : on y chercherait en vain le nom de Mersenne.
Mais la polémique de beaucoup la plus importante, parce qu’elle contribua grandement aux progrès des sciences mathématiques, fut celle de Descartes avec les mathématiciens. L’histoire en est assez compliquée, et on a grand peine à en démêler les fils qui s’entrecroisent en bien des sens divers. Elle commence par une « friponnerie" », dira Descartes, dont le coupable était, à ses yeux, Jean de Beaugrand, bien que Mersenne fût aussi complice. Le mot nous semble gros, pour un méfait, somme toute, assez peu grave. Le 5 janvier 1637, Huygens avait envoyé à Paris les épreuves du Discours et des Essais, pour obtenir d’abord le privilège nécessaire à l’impression et non pour autre chose. Mersenne ne put se tenir de communiquer auparavant ce texte si impatiemment attendu à quelques curieux, entre autres à Beaugrand. Celui-ci le garda quelque temps, et le privilège en fut retardé jusqu’au 4 mai. Descartes s’imagina qu’on avait voulu étouffer l’ouvrage avant sa naissance, et Beaugrand paya cher ce qui n’avait été de sa part qu’une petite indélicatesse. Il avait publié, en 1636, une dissertation latine, intitulée Géostatique, sur les variations du poids des corps pesants, selon qu’ils se trouvent plus ou moins proches du centre de la terre . Ce fut d’ailleurs une déception, même pour ses amis : Fermât dut en convenir, bien que la proposition qu’il substituait à celle de Beaugrand ne valût pas mieux. Mersenne offrit à Descartes de lui envoyer cette Géostatique.
» Profeffeurs des Mathématiques, s’eftants rencontrez en ce temps au Collège Royal de La Flèche, obferuerent feparement la mefme Eclipfe.
» Obferuée à Aix par Monlieur Gaffand. »
a. Tome II, p. 84-83; p. ijS, 1. 9-ro ; p. 272, 1. 5-7 : lettres du 31 mars, 29 juin et 27 juillet 1638.
b. Tome I, p. 36i, note <j. Voir P. Duhem, Les Origines de la Statique (Paris, Hermann, 1905), t. I, p. 290-359, chap. xm et xiv : La Statique française.