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Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, XII.djvu/298

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26o Vie de Descartes.

lonius Galtus, disait Viète, Apollonius Batavus, disait Snellius, et en Italie Getaldus, Apollonius redivivus^. Au contraire, Descartes, à l'égard du passé, entendait rester libre et indé- pendant, et ne rien lui devoir, pas même les termes dont il se servait, pour les problèmes qu'il se posait à lui-même. On pouvait donc ne pas reconnaître ceux-ci sous leur air de nou- veauté ; ou bien on ne croyait pas à cette nouveauté, et on cherchait à y retrouver quand même, comme sous un dégui- sement, les idées de ses prédécesseurs. Descartes revendiqua donc la supériorité de sa méthode sur celle de Fermât pour les tangentes ; il critiqua vivement celle-ci, et pour les mettre toutes deux à l'épreuve, il proposa un nouveau problème, qu'il se faisait fort de résoudre aisément par sa méthode; et il mettait au défi d'en venir à bout avec celle qu'on lui vantait. Mersenne aurait dû, peut-être, envoyer directement cette réponse à Fermât, au fond du Languedoc. Il préféra la montrer d'abord aux géomètres de Paris, et ce fut ainsi que Roberval fut engagé dans la querelle ^ Mersenne eut tort, certainement, aux yeux de Descartes. Mais est-ce à nous à le regretter ? Entre Descartes et Fermât, la discussion avait des chances de demeurer courtoise, et on se serait mis assez vite d'accord. Mais Roberval, dont la rusticité et la pédanterie ne sont que trop connues"*, ne pardonnait pas à Descartes de ne pas l'avoir

a. Tome I, p. 478, 1. 18-21, et p. 491, 1. 13-24. Voir ci-avant, p. 209- 210.

b. Ibid., p. 490,1. 1 5, à p. 491, 1. 12. C'est ce qu'on appellera \efolium de Descartes, ou le «^galand » de Roberval, p. 495.

c. Le premier écrit de Roberval pour Fermât contre Descartes est malheureusement perdu. Descartes y répondit, t. II, p. i-i5, lettre du i" mars i638.

d. « Il étoit né le 8 d'Août de l'an 1602, non dans le diocéfe de Soif- » fons, mais dans celuy de Beauvais, quoique fa mère eût été furprife » dans les champs de celuy de SoilTons, où elle faifoit la moiffon. Il » s'appeloit Gille Perjonne; mais étant venu à Paris, il prit le nom de )i Roberval, lieu de la demeure de fes parents. S'étant trouvé en état » d'enfeigner les Mathématiques, il avoit obtenu la chaire qui s'appelle » de Maitre Gervais à Paris, l'an i632, & dix-huit mois après il avoit » emporté à la difpute celle de Ramus, qu'il remplit jufqu'à la mort [en

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