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276 Vie de Descartes.

écrit à son ami Wilhem, pour qu'on en finisse*. Six semaines se passent encore, et le 5 octobre il écrit une seconde lettre au même Wilhem". Enfin, il reçoit une quittance, datée du 17 octo- bre seulement, et signée, non pas comme il le demandait, des curateurs des pauvres, mais des régents du Pestehuis, qui gardaient pour eux les 600 gulden. Peu importe après tout : Descartes avait en mains la pièce nécessaire, sanction du jugement rendu, et qui attestait auquel des deux adversaires, Waessenaer ou Stampioen, demeurait la victoire.

Notre philosophe n'attendait plus que cela pour la dernière page d'un livre qui s'imprimait depuis deux mois. C'était un récit de toute cette affaire Stampioen- Waessenaer . Son honneur, disait-il, était engagé à cette publication <= ; il voulait dire sans doute son honneur de mathématicien, de même que, selon lui, le sort même de sa Géométrie en dépendait. Désormais elle avait pour elle le jugement des mathématiciens, qui faisaient loi. Descartes voulut mieux encore : il écrivit à Huygens, qui non seulement était de bon conseil, mais qui, lui aussi, par sa situation officielle, faisait autorité. Il lui soumit au moins la préface du livre projeté : elle était en flamand, puisque le livre devait paraîtra sous le nom de Waessenaer et s'adressait aux Hollandais. Elle relatait la première partie de la querelle : question aux ingénieurs bataves, avec la réponse de Stampioen, et celle de son adversaire, déjà aidé de Descartes. Huygens lut et approuva sans réserves, dans une lettre du 14 août 1640'^. On pouvait donc imprimer. La seconde partie donnait le pro- blème d'équations cubiques, qui avait été le sujet du défi, avec les deux règles envoyées aux arbitres : la mauvaise et la bonne, pour que le lecteur pût juger par comparaison ; la règle de Waessenaer avait été cette fois entièrement dictée par Des-

a. Tome III, p. 1 54-1 56. C'est dans cette lettre que se trouvent p. i56, 1. 8 et 10, les expressions juridiques signalées ci-dessus.

b. Ibid., p. 198-201. Voir p. 200, note b.

c. Ibid., p. 104, 1. 5-6.

d. Ibid., p. i5o-i53 : réponse de Huygens à une lettre de Descartes, p. I01-.I04. Descartes répondra lui-même à Huygens, p. 157-159.

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