28o Vie de Descartes.
Beaugrand, le « géostaticien », mourut aussi. Je prie Dieu pour leurs âmes à tous deux, répondit Descartes, lorsque Mersenne lui en annonça la nouvelle '^. Parmi tant de ques- tions dont était assailli de tous côtés ce correspondant affairé de notre philosophe, il est peu probable qu'il se soit arrêté, bien que celui-ci y fût mêlé personnellement, à la querelle de deux mathématiciens de Hollande, Stampioen et Waessenaer, qu'on ne devait pas plus connaître l'un que l'autre à Paris.
Le mathématicion Dounot n'apparaît qu'une ou deux fois dans la correspondance de Descartes. Mais combien d'autres noms pourrait-on y relever ! Mersenne s'empressait d'envoyer en Hollande toute observation ou expérience, toute idée, par- fois même toute anecdote, plus ou moins vérifiée, qu'il pensait devoir intéresser son philosophe, lequel d'ailleurs n'a garde d'ajouter foi à tout ce qu'on lui raconte : j'admire votre crédulité, dit-il assez souvent à Mersenne. Ce «maistre moine », comme l'appelle Huygens, ne donne pas toujours les noms propres, et il a fallu compulser trois volumes de lettres qui lui sont adres- sées, pour identifier tels correspondants qu'il ne désignait à Descartes que par leur profession et le nom de la ville qu'ils habitaient. C'est ainsi que le « médecin de Sens^ se nommait
a. Tome III, p. 277, 1. 7-9 : lettre du 3i déc. 1640.
b. MS. fr. n. a., 6204, 62o5 et 6206. (Paris, Bibl. Nat.).
c. Tome III, p. 121, 1. 26, et p. i37-i38, p. 2ii,l. 19: lettres du 3o juillet et du 28 oct. r64o. Outre les passages déjà cités, des lettres à Mersenne, de Villiers, de Sens, en voici quelques autres :
Du 3 févr. 1641 : « Apres vous auoir remercié du témoignage que » vous rendez auec quelque forte d'approbation de noftre piiilofophie » particulière, ie vous prieray de rechef à l'auenir, puifqu'il vous » plaift, ie puiffe eftre informé de voftre fentiment comme de vos » objeftions & dificultez, à cette fin que par la diuerfe rencontre » d'efprits, ainfy que des froilTements de caillous, le feu & la lumière » de la vérité fe defcouure, du moins qu'on puiffe rendfe raifon » pourquoy la chaleur & lumière ne peuuent faire les adions vitales des w brutes fans les formes qui nous font fi cachées, veu que tous les phi- » lofophes & médecins eflimeni cette chaleur naturelle eftre leur i" & )•• principal indrument, fans confidercr fi elle mefme ne pouuoit point
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