Polémiques. 28 j
Debeaune à Blois, et que le « lyonnais » Desargues retournait parfois à Lyon. C'est donc de tous les points de la France, et non pas de Paris seulement, que par rintermédiaire de Mer- senne, les nouvelles littéraires, comme on disait alors, entendez par là scientifiques, parvenaient à Descartes, dont les idées étaient aussi par le même canal répandues en tous lieux. Et partout on était frappé de leur originalité et de leur hardiesse, et partout elles trouvaient des esprits préparés à les recevoir. Non content de le tenir ainsi au courant, Mersenne lui envoyait les livres nouveaux. Non pas les siens, il est vrai : à quoi bon ? Descartes y aurait sans doute retrouvé, réuni en volumes, tout ce dont Mersenne l'avait tenu au courant par ses lettres. La chose cependant ne laisse pas de surprendre ; mais elle est bien réelle. En 1645, le philosophe revient sur les parties aliquotes des nombres, dans une lettre à Mersenne, sans paraître se douter que celui-ci avait publié ce qu'on lui en avait dit, dans son livre de 1639; il ignorait donc ce livre".
» pourtant venu en la penfee du temps que i'efloy efcolier... Or fi la » Dioplrique latine de Monf"' des Cartes eil acheuée d'imprimer, & qu'il » y aye quelque chofe d'adjoufté, vous m'obligerés fort de me le faire » fçauoir. Les moyens qui m'ont conduit à la cognoillance de l'hyper- » bole requife pour l'union en un poinft des rayons parallèles, à. de » fon ellipl'e correfpondante, font entièrement différents des fiens, plus » faciles, & leur demonrtration toutte autre. » [Ibid., i" 23o.)
Enfin, le 8 mai 1644 : « ...Pour les raifons qui m'ont mené à la » cognoiffaace de l'hyperbole & de rcUipfe unifiantes les rayons paral- » lelz, ie me referue à vous en entretenir de bouche, ik vous commu- » niquer quelques autres raretés de dioptrique & des lunettes, outre ce » que MonP des Cartes en a efcrit, parce que maintenant ie defire ref- » pondre aux autres parties de vodre lettre, & dauantage que la dcmon- » ftration s'en doit faire fur des concs de carton, & qu'il feroit malaifé de » la faire fur le plan en une briefue lettre. Or il n'eft befoing de fçauoir » la mefure des angles de la refraflion, que Monff des Cartes a trouuée, » & donnée fans demonllration; car il fulfit de fçauoir l'angle de la » réfraction horizontale du diaphane qu'on veut employer, pour trouuer » l'hyperbole & l'ellipfe qui font necelfaires pour l'union des rayons » parallelz en cedit diaphane, par lefquellcs apprés on peut trouuer, en » deux façons différentes de celle de Monf' des Cartes, ladite mefure; •> dequoy les demonftrations font très aifees. . . « {Ibid., f» 23 1.)
a. Tome X, p. 565, note b.
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