encore docteur en Sorbonne : il ne le sera qu’à la fin de cette année, le 19 décembre 1641 ^ Mais il comptait déjà comme théologien, et l’attention ^tait attirée sur lui : plus tard son siècle l’appellera « le grand Arnauld ». 11 tenait depuis longtemps Descartes en haute estime, pour la vigueur de son esprit et l’originalité de sa doctrine, et il avait lu le Discours de la Méthode et les Essais de 1687. Mersenne savait tout cela : aussi le jeune théologien fut-il un des premiers à qui il communiqua les Méditations, dès le mois de décembre certainement. Arnauld, comme on devait s’y attendre, y reconnut d’abord une conformité, qui le ravit, avec certaines pensées de saint Augustin. Puis il fit quelques remarques de métaphysique
a. Né à Paris, le 6 févr. 1612, il y fit ses humanités et son cours de philosophie ; puis, après avoir commencé des études de jurisprudence (il était d’une famille de robe), il se décida, en i633, pour la théologie. Bachelier en i636, les actes de sa licence durèrent de Pâques i638 jusqu’au carême de t640, et il reçut le bonnet de docteur le 19 déc. 1641. Il avait été ordonné prêtre en sept. 1641. Dès i636, il professait sur la grâce les opinions de saint Augustin ; puis il se fit lui-même un cours de philosophie, qu’il enseigna la seconde année de sa licence au collège du Mans à l’Université de Paris. Il allait bientôt publier son livre De la fréquente communion, 1643, cause d’une longue guerre entre Jésuites et Jansénistes. Pendant vingt-cinq ans, inquiété et menacé, il dut vivre dans la retraite, et souvent même caché. En 1668, il reparut dans Paris, et même à la Cour. Mais en 1679, il quitta définitivement le royaume de France, et se retira aux Pays-Bas. Il mourut à Bruxelles, la nuit du 8 au 9 août 1694. — Nous le retrouverons en relations avec Descartes, en 1644 et en 1648. Plus tard, Clerselier lui donnera communication d’un MS. du philosophe, Regulce ad Direâionem Ingenii ; Arnauld s’en servira pour certains chapitres de VArt de penser, ou Logique de Port-Royal, seconde édition, 1664. (Tome X, p. 35i-352 et p. 470-475.)
b. Tome VII, p. 197, 1. 5-6.
c. Descartes avait déjà consulté saint Augustin à la bibliothèque de Leyde, dès novembre 1640 (t. III, p. 247, 1. 4). Il y retourna pour saint Anselme, en décembre (j’èîW., p. 261, 1. 9). En février ou mars 1641, il vérifia de nouveau, pour donner à Mersenne les indications nécessaires, les passages qu’avait cités Arnauld. II avait d’ailleurs à lui une Somme de saint Thomas (t. 11, p. 63o, 1. 4), et paraît s’être procure Suarez, Difputationes metaphyjicœ, lorsque Caterus cita cet auteur dans les premières objections. Il conserva sans doute le volume ; car il y renvoie Arnauld dans sa réponse aux 4™=^ objections (t. VII, p. 235,
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