Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, XII.djvu/34

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la physionomie, certes, est bien différente ; mais ce sont les mêmes détails de costume, la même attitude, et la tête regarde exactement de la même façon. Des mèches grises, cependant, apparaissent parmi les cheveux noirs ; et nous savons que, depuis 1649, Descartes portait des perruques un peu grisonnantes. (Voir t. V, p. 335.) D’ailleurs, le portrait est intéressant, et méritait également une photogravure[1] ; elle est à sa place, entre les pages 546 et 547.

Nous donnons encore deux autres planches hors texte. L’une représente un pavillon habité par Descartes, lors de son séjour à Utrecht, en 1635. Ce pavillon était situé à quelque distance de la ville, dont on aperçoit seulement le clocher, il se trouvait sur le Maliebaan, magnifique promenade plantée d’arbres, qui n’avait que deux maisons, et du même côté, sur les anciens plans. Notre planche est la reproduction d’un dessin du temps, qui appartient à la collection de la reine-mère Emma de Hollande, en son château de Soestdyk. Il nous fut gracieusement envoyé, sur notre demande, pour figurer dans l’édition de Descartes. À vrai dire, le philosophe n’habita pas longtemps ce

  1. Toutefois un renseignement, fourni par Baillet (voir ci-après, p. 335, I. 27-28), donne à réfléchir : la reine Christine aurait fait « tirer un tableau de Descartes après sa mort ». Ce tableau est sans doute le portrait récemment retrouvé : en ce cas, Beck l’aurait peint d’après ses souvenirs, et non d’après nature, d’où une ressemblance telle quelle ! Ajoutons que, dans une lettre du 16 mai 1821 (voir ci-après, p. 627, 1. 12-13), Alexandre Lenoir parle de deux portraits de Descartes au Musée du roi (le Louvre), l’un de Bourdon et l’autre de Le Nain. Le tableau de Bourdon n’offre aucune ressemblance avec les traits de Descartes, tels que nous les connaissons, et doit représenter un autre personnage ; d’ailleurs Bourdon ne vint à Stockholm qu’en 1652, deux ans après la mort du philosophe : il ne l’aurait donc pas non plus peint d’après nature. Quant au tableau de Le Nain (Lenoir était, paraît-il, coutumier de cette sorte d’erreur), c’est le portrait de Descartes attribué communément aujourd’hui à Frans Hals. (Voir ci-après, p. 546, note.)