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La Famille.
pour les deux enfants de sa seconde femme : il résigna son office de conseiller en faveur de son fils, nommé comme lui Joachim, qui fut admis au Parlement de Bretagne, le 10 juillet 1627 ; et l’année suivante, en juillet 1628, il maria sa fille Anne avec Louis d’Avaugour de Kergrois. La famille Descartes était ainsi devenue et demeura toute bretonne, et elle tira désormais sa noblesse des emplois occupés par elle au Parlement[1].
- ↑ En 1668, une commission fut nommée pour la réformation de la noblesse de Bretagne, et elle fonctionna jusqu’en 1671. Parmi les arrêts qu’elle rendit, il en est deux qui regardent la famille Descartes : arrêt du 17 décembre 1668, en faveur de « Messire Joachim Descartes, seigneur de Kerleau » ; arrêt du 22 octobre 1668, en faveur d’un autre « Messire » Joachim Descartes, seigneur de Chavagne. » C’étaient les petits-fils de Joachim Descartes, père du philosophe, et les fils de ses deux frères, par conséquent ses neveux. Or, pour obtenir gain de cause, il leur suffit de faire valoir qu’ils étaient conseillers, fils de conseillers, et petit-fils de conseiller, sans avoir à produire d’autres titres (ce dont ils auraient été peut-être assez en peine). Ils furent déclarés « nobles, issus d’extraction noble », et on leur permit, à eux et à leurs descendants, « les qualités d’Écuyer et de Chevalier », et à leurs frères « la qualité d’Écuyer » seulement. Les armes de la famille : d’argent, au sautoir de sable cantonné de quatre palmes de sinople, remonteraient à cette date de 1668 ; et il resterait à établir qu’elles existaient antérieurement. (Barbier, loc. cit., 1901, p. 574-575, et p. 576.) — En 1637, Descartes obtint pour ses ouvrages un privilège du roi, rédigé en termes si élogieux, que cela valait mieux, lui dit-on, que « des lettres de chevalerie » (t. I, p. 376, 1. 5-7), ou qui l’auraient créé chevalier. Donc il ne l’était pas ; aussi n’en prit-il jamais le titre, mais seulement, nous l’avons vu, celui d’écuyer. Les arrêts de 1668 auront à la fois pour effet de confirmer la famille dans sa noblesse, et de la promouvoir d’un degré.