Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, XII.djvu/518

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au jour le jour ses réflexions, et répondre aux difficultés que lui soumettaient ses correspondants ? Sur des questions de mathématiques et d’astronomie, notamment, les hostilités avaient recommencé, à deux reprises, entre lui et Roberval ; Mersenne en était un peu cause, et après lui, le correspondant qui s’offrit pour le remplacer, Pierre de Carcavi[1]. Ce dernier essaya

» pas toujours fans exception dans la conduite de M. Defcartes, & il ne » s’étoit pas interdit ablolument l’ufage des œufs. Il avoit remarqué \en » marge : Mém. de Clerfel.] en faifant fes expériences, qu’il n’y a rien de » meilleur qu’une omelette compofée d’œufs coûvis depuis huit ou dix jours, » qui la-rendroient dctejlable, Ji le terme était plus ou moins grand. » (Baillet, t. II, p. 448-449.) Voir aussi t. IV, p. 640.

« ...De temperantiâ noftri Cartefii, ejufque vivendi confuetudine » pauca priùs attigerimus: nec enim ifta lileniii fupparo involvi meretur. » Fuit fané nofter valetudinis & temperantiiu adeô infignis Iludiofus, ut » nullis Amicorum precibus à frugalitate dimoveri potuerit : ita quidcm, » ut vel unum vini hauftum l’olito majorem accipere rccufaverit, quamvis » interea animo tam vegeto & hilari Amicis adclfet, ut perniultùm volup- « tatis ex ejus placidà confuetudine ad ipfos redundaret. Et ficut in aliis » propofiti maxime conllans erat ac tenax, ita, quoad fieri licuit, jullam » vicilTuudinem fomni & vigiliae obfervabat, ut tantô majori dexteritate » res fuas obiret. Matutini alloquii impatientiHlmus erat : hoc quippe » tempus Muiis feverioribus unicè confecraverat, & mcditationibus » acrioribus vindicaverat. Pomeridianas horas Amicorum compella- » tionibus, & animi relaxationibus tribuebai, neque, li commodum erat, » exercitia hue inprimis facientia afpernabatur. Multiloquio non fave- » bat, fed rarâ modelUà vel ad ignorantia; fuie confedioncm confugicbat, » vel, ut in judicando prœcipitantiam evitaret, nihilquc praiter id quod » jclarè ac dilHnftè intelligebat, aliis expromerei, jultum meditandi lem- » pus exigebat. » (Lipstorpii Specimina, i653, p. 86-87.)

  1. Carcavi (Pierre de), Lyonnais, fils d’un banquier de Cahors. Conseiller au Parlement de Toulouse, il se retira après des revers de fortune ; il fut question pour lui d’un emploi diplomatique à Raguse en 1047, et on le trouve à Rome en mars 1648 ; mais en 1649, il est de retour à Paris. Bibliothécaire de Colbert (1661), puis du roi (1663), chargé en particulier du cabinet des médailles (1667), il fut de l’Académie des Sciences et de l’Académie des Inscriptions ; comme bibliothécaire, il ne paraît pas avoir été sans reproche, et après une enquête ordonnée le 22 sept. 1683, il fut mis hors de sa charge, 5 janv. 1684, et mourut la même année. Ami de Fermat, son collègue au Parlement de Toulouse, et lui-même mathématicien distingué, il vit sans doute Descartes à Paris aux trois voyages de 1644, 1647 et 1648.