Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, XII.djvu/642

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

598

��Vie DR Drscartrs.

��» renlerma les os couchez fur les cendres dans ce nouveau cercueil » avec de nouvelles cérémonies & quelques prières; mais l'on ne I) put refufer à M. le Chevalier de Terlon un des olfemens de la » main, qui avoit fervi d'inltrument aux écrits immortels du » Défunt, & qu'il avoit religieufement demandé à l'Affemblée, qui » compofoit prcfque toute l'Églifc catholique de Suéde, en témoi- » gnagc du zélé qu'il avoit pour conferver la mémoire de M. Def- » cartes. On drelfa un nouveau procez verbal, que [page 43 j) l'on » mit avec le premier dans le cercueil, que l'on jugea à propos de » fceller & d'enchaffer dans de fortes barres de fer : après quoy on » le fît embaler, & M. l'AmbafTadeur le garda dans fon anti- » chambre jufqu'au jour du départ. [Lettr. Mf. de Terlon du » I g Juin 1666, & Rél. Mf. de Chajfan].

« Le fieur de l'Epine, Maître d'hôtel de Monfieur de Chaffan, » qui étoit reflé à Stockholm lorfque fon Maître en étoit parti pour » revenir à Paris, s'offrit pour conduire le corps en France, foit » de fon propre mouvement, foit comme commiiïionnaire de fon » Maître & de M. d'Alibert. M. le Chevalier de Terlon, qui connoif- » foit le fieur de l'Epine pour un homme fur & intelligent, ne fit » point difficulté de luy confier le dépôt; mais il voulut luy joindre » l'un de fes valets de chambre, nomm'éle fieur du Rocher, ferviteur » d'un zélé & d'une fidélité éprouvée, pour luy rendre conte de » tout ce qui fe feroit paffé. Dés que le funèbre équipage fut » embarqué (en Juin 1666) au port de Stockholm, M. le Chevalier » de Terlon qui devoit le fuivre de prés jufqu'à Coppenhague, d'où » il alloit l'envoyer par terre, écrivit à M. d'Alibert [Lettr. MJf.] » pour luy donner avis de toutes chofes. Celuy-cy en donna la nou- » velle aux principaux Cartéfiens de Paris, qui employèrent leurs » amis, & fur tout le Réfident de France à Hambourg, pour obte- » nir de la Reine de Suéde un certificat de la catholicité de M. Def- .) cartes, contre certains reftes de l'Envie, que la Vérité & la » Juftice n'avoient point encore pu étouffer depuis dix-fept ans. .) M. Clerfelier & l'Abbé Picot fe chargèrent d'écrire en particulier » au Père Viogué, Affiftant François du Général des Auguflins à •) Rome, qui avoit gouverné la confcience de M. Defcartes en .) Suéde, afin de luy faire donner de fon côté un certificat de ce > qu'il en avoit connu par luy-même. [Lettr. du P. Viogué, du » 10 May 1667.] Ce ne fut point fans difficulté, que le corps put » arriver à Coppenhaglie, à caufe des fcrupules fuperititieux des » matelots, qui par de fotes traditions avoient appris de leurs fem- » blables que le tranfport des corps morts leur étoit de malheu-

�� �