6i2 Vie de Descartes.
» il donner suite aux décisions de la Convention. Cette pétition fut » appuyée par un message du Directoire, en date du i8 avril 1796. » Le gouvernement y proposait à l'Assemblée, que la translation » des cendres de Descartes au Panthéon servît de base à la Fête de » la Reconnaissance, fixée au 10 prairial, et dont l'objet principal » était de consacrer les noms des grands hommes qui avaient bien » mérité de la patrie. La commission chargée de l'examen du mes- » sage déposa son rapport le 7 mai 1796. Le rapporteur approuvait » les conclusions du gouvernement, et proposait de fixer cette » apothéose au 10 prairial. Il fut combattu très vigoureusement par » un député", qui s'opposa à ce que le Corps législatif se transfor- )> mât en Corps académique. Descartes, dit cet orateur (dont nous » ne connaissons pas le nom), est la principale cause des malheurs » qui depuis longtemps ont désolé l'espèce humaine... Ses ouvrages » sont remplis d'erreurs... Je demande que le Corps législatif laisse » Descartes vivre ou mourir dans ses ouvrages. » Ce discours fit » voter l'ajournement du projet. Descartes ne devait jamais reposer » au Panthéon. »
« Toutefois les décrets de la Convention avaient reçu un com- » mencement d'exécution. Le corps, enlevé de Sainte-Geneviève, » avait été déposé au Jardin Elysée des Monuments français, pour » y attendre l'apothéose officielle. »
« Les cendres de Descartes y restèrent, à titre provisoire, con- » servées dans une urne de porphyre (?) jusqu'en 1816, époque de » la suppression de l'admirable création de Lenoir. On proposa à » cette époque de placer les restes de Descartes au Père-Lachaise*".
a. Delamhre, Histoire de l'Astronomie moderne, x. II, 1821, p. 200, assure que ce fut Mercier, « qui alors aimait Newton, et qui n'aimait plus » Descartes, dont cependant il avait autrefois composé l'éloge ». Voir Le Censeur des Journaux (Paris, Gallais), n° du 4 juin 1796 (16 prairial IV) : lettre de Mercier, humoristique, contre Voltaire. Elle commence ainsi : « Venez à mon secours, mon cher Censeur; les prétendants au Panthéon » ne sont pas aussi paisibles que ses habitants ; et l'on m'assure que mon » opinion sur Voltaire et Descartes m'a fait beaucoup d'ennemis. •>
b. En réalité, certains corps, déposés aussi au Jardin des Monuments français, furent transportés au Père-Lachaise, mais non les restes du philosophe. Voir A. Lenoir, Musée des Monumens français (Paris, chez Nepveu, t. VIII, 1821), p. 171-172 : « Transport des corps de Molière, » de Jean de La Fontaine, et d'Héloïse et d'Abailard, au cimetière du » Père Lachaise, conformément à l'arrêté du 28 février 18 17, de » M le Préfet du département de la Seine. » La remise des corps de
�� �