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Traité de la Lumiere,

matiere en particulier continuë toûjours d’être en un méme état, pendant que la rencontre des autres ne la contraint point de le changer. C’eſt à dire, que ſi elle a quelque groſſeur, elle ne deviendra jamais plus petite, ſinon que les autres la diviſent : Si elle eſt ronde ou quarrée, elle ne changera jamais cette figure, ſans que les autres l’y contraignent : Si elle eſt arrétée en quelque lieu, elle n’en partira jamais, que les autres ne l’en chaſſent : Et ſi elle a une fois commencé à ſe mouvoir elle continuera toûjours avec égalle force, juſques à ce que les autres l’arrétent ou la retardent. Il n’y a perſonne qui ne croye que cette méme Régle s’obſerve dans