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Traité de la Lumiere,


n’eſt jamais en repos, ni les rivières, ni les fontaines : Que les plus fermes bâtimens tombent, que les plantes & les animaux ne font que croître ou ſe corrompre ; enfin qu’il n’y a rien en aucun lieu qui ne ſe change. D’où je connois aſſez que ce n’eſt pas dans la flâme ſeule, qu’il y a quantité de petites parties qui ne ceſſent point de ſe remuer : mais qu’il y en a auſſi en tous les autres corps, encore que leurs actions ne ſoient pas ſi violentes, & qu’à cauſe de leur petiteſſe, elles ne puiſſent eſtre apperçûes par aucun de nos ſens. Ie ne m’arreſte pas à chercher la cauſe de leurs mouvemens : car il me ſuffit de penſer qu’ils ont cõmancé d’être auſſi-toſt que le Monde.