Page:Descartes - Les Passions de l’âme, éd. 1649.djvu/113

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on les veut diſpoſer à regarder un objet fort proche, cette volonté foit qu’elle s’étrécit. Mais ſi on penſe ſeulement à élargir la prunelle, on a beau en avoir la volonté, on ne l’élargit point pour cela, d’autant que la nature n’a pas joint le mouvement de la glande qui ſert à pouſſer les eſprits vers le nerf optique en la façon qui eſt requiſe pour élargir ou étrécir la prunelle avec la volonté de l’élargir ou étrécir, mais bien avec celle de regarder des objets éloignez ou proches. Et lorſqu’en parlant nous ne penſons qu’au ſens de ce que nous voulons dire, cela foit que nous remuons la langue & les lèvres beaucoup plus promptement & beaucoup mieux que ſi nous penſions à les remuer en toutes les façons qui ſont requiſes pour proférer les meſmes paroles. D’autant que l’habitude que nous avons acquiſe en apprenant à