Page:Descartes - Les Passions de l’âme, éd. 1649.djvu/121

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Toutefois on peut encore concevoir quelque combat, en ce que ſouvent la meſme cauſe, qui excite en l’ame quelque paſſion, excite auſſi certains mouvemens dans le corps auxquels l’ame ne contribue point, & leſquels elle arreſte ou tache d’arreſter ſitoſt qu’elle les aperçoit, comme on éprouve lors que ce qui excite la peur foit auſſi que les eſprits entrent dans les muſcles qui ſervent à remuer les jambes pour fuir, & que la volonté qu’on a d’eſtre hardi les arreſte.


Art. 48. En quoy on connaît la force ou la faibleſſe des ames, & quel eſt le mal des plus faibles.

Or, c’eſt par le ſuccès de ces combats que chacun peut connaître la force ou la faibleſſe de ſon ame. Car ceux en qui naturellement