Page:Descartes - Les Passions de l’âme, éd. 1649.djvu/143

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nombrement de ce qu’ils diſtinguent en la partie ſenſitive de l’ame deux appétits, qu’ils nomment l’un « concupiſcible », l’autre « iraſcible » . Et parce que je ne connais en l’ame aucune diſtinction de parties, ainſi que l’ai dit ci-deſſus, cela me ſemble ne ſignifier autre choſe ſinon qu’elle a deux facultez, l’une de déſirer, l’autre de ſe facher ; & à cauſe qu’elle a en meſme façon les facultez d’admirer, d’aimer, d’eſpérer, de craindre, & ainſi de recevoir en ſoy chacune des autres paſſions, ou de faire les actions auxquelles ces paſſions la pouſſent, je ne vois pas pourquoy ils ont voulu les rapporter toutes à la concupiſcence ou à la colère. Outre que leur dénombrement ne comprend point toutes les principales paſſions, comme je crois que foit celuy-ci. Je parle ſeulement des principales, à cauſe qu’on en pourroit encore diſtinguer pluſieurs autres