Page:Descartes - Les Passions de l’âme, éd. 1649.djvu/167

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une paſſion qui n’a point de contraire.

Je ſais bien que communément dans l’École on oppoſe la paſſion qui tend à la recherche du bien, laquelle ſeule on nomme déſir, à celle qui tend à la fuite du mal, laquelle on nomme averſion. Mais, d’autant qu’il n’y a aucun bien dont la privation ne ſoyt un mal, ni aucun mal conſidéré comme une choſe poſitive dont la privation ne ſoyt un bien, & qu’en recherchant, par exemple, les richeſſes, on fuit néceſſairement la pauvreté, en fuyant les maladies on recherche la ſanté, & ainſi des autres, il me ſemble que c’eſt toujours un meſme mouvement qui porte à la recherche du bien, & enſemble à la fuite du mal qui luy eſt contraire. J’y remarque ſeulement