Page:Descartes - Les Passions de l’âme, éd. 1649.djvu/214

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de la poitrine & de la gorge, au moyen de quoy ils font mouvoir ceux du viſage qui ont quelque connexion avec eux. Et ce n’eſt que cette action du viſage, avec cette voix inarticulée & éclatante, qu’on nomme le ris.

Art. 125. Pourquoy il n’accompagne point les plus grandes joies.

Or, encore qu’il ſemble que le ris ſoyt un des principaux ſignes de la joie, elle ne peut toutefois le cauſer que lorſqu’elle eſt ſeulement médiocre & qu’il y a quelque admiration ou quelque haine meſlée avec elle. Car on trouve par expérience que lorſqu’on eſt extraordinairement joyeux, jamais le ſujet de cette joie ne foit qu’on éclate de rire, & meſme on ne peut pas ſi aiſément y eſtre invité par quelque autre cauſe, que lorſqu’on eſt triſte ; dont la raiſon eſt