Page:Descartes - Les Passions de l’âme, éd. 1649.djvu/221

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pas ſi abondantes, elles ne laiſſent pas de ſe convertir en eau, ce qui cauſe les ſueurs froides qui viennent quelquefois de faibleſſe quand on eſt malade. Et je crois que lorſqu’elles ſont beaucoup plus abondantes, pourvu qu’elles ne ſoyent pas avec cela plus agitées, elles ſe convertiſſent auſſi en eau. Ce qui eſt cauſe de la ſueur qui vient quand on foit quelque exercice. Mais alors les yeux ne ſuent point, parce que, pendant les exercices du corps, la plupart des eſprits allant dans les muſcles qui ſervent à le mouvoir, il en va moins par le nerf optique vers les yeux. Et ce n’eſt qu’une meſme matière qui compoſe le ſang pendant qu’elle eſt dans les venes ou dans les artères, & les eſprits lorſqu’elle eſt dans le cerveau, dans les nerfs ou dans les muſcles, & les vapeurs lorſqu’elle en ſort en forme d’air, & enfin la ſueur ou les