Page:Descartes - Les Passions de l’âme, éd. 1649.djvu/224

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

cela ne ſuffit pas pour produire des larmes ſi la quantité de ces vapeurs n’eſt à meſme temps augmentée par quelque autre cauſe. Et il n’y a rien qui l’augmente davantage que le ſang qui eſt envoyé vers le cœur en la paſſion de l’amour. Auſſi voyons-nous que ceux qui ſont triſtes ne jettent pas continuellement des larmes, mais ſeulement par intervalles, lorſqu’ils font quelque nouvelle réflexion ſur les objets qu’ils affectionnent.

Art. 132. Des gémiſſements qui accompagnent les larmes.

Et alors les poumons ſont auſſi quelquefois enflez tout à coup par l’abondance du ſang qui entre dedans & qui en chaſſe l’air qu’ils contenaient, lequel, ſortant par le ſifflet, engendre les gémiſſements &