Page:Descartes - Les Passions de l’âme, éd. 1649.djvu/236

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lors que ces deux dernières tiennent le lieu de la connaiſſance, dont elles ſont des eſpèces. Et lors que cette connaiſſance eſt vraie, c’eſt-à-dire que les choſes qu’elle nous porte à aimer ſont véritablement bonnes, & celles qu’elle nous porte à haïr ſont véritablement mauvaiſes, l’amour eſt incomparablement meilleure que la haine ; elle ne ſauroit eſtre trop grande, & elle ne manque jamais de produire la joie. Je dis que cette amour eſt extreſmement bonne, parce que, joignant à nous de vrais biens, elle nous perfectionne d’autant. Je dis auſſi qu’elle ne ſauroit eſtre trop grande, car tout ce que la plus exceſſive peut faire, c’eſt de nous joindre ſi parfaitement à ces biens, que l’amour que nous avons particulièrement pour nous-meſmes n’y mette aucune diſtinction, ce que je crois ne pouvoir jamais eſtre mauvais.