Page:Descartes - Les Passions de l’âme, éd. 1649.djvu/240

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peuvent tous eſtre nuiſibles à la ſanté lorſqu’ils ſont fort violents, & au contraire luy eſtre utiles lorſqu’ils ne ſont que modérez.

Art. 142. De la joie & de l’amour, comparées avec la triſteſſe & la haine.

Au reſte, puiſque la haine & la triſteſſe doivent eſtre rejetées par l’ame, lors meſme qu’elles procèdent d’une vraie connaiſſance, elles doivent l’eſtre à plus forte raiſon lorſqu’elles viennent de quelque fauſſe opinion. Mais on peut douter ſi l’amour & la joie ſont bonnes ou non lorſqu’elles ſont ainſi mal fondées ; & il me ſemble que ſi on ne les conſidère préciſément que ce qu’elles ſont en elles-meſmes au regard de l’ame, on peut dire que, bien que la joie ſoyt moins ſolide & l’amour moins avantageuſe que lorſqu’elles ont