Aller au contenu

Page:Descartes - Les Passions de l’âme, éd. 1649.djvu/248

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

De ceux qui dépendent de nous & d’autrui.

Il faut donc entièrement rejeter l’opinion vulgaire qu’il y a hors de nous une fortune qui foit que les choſes arrivent ou n’arrivent pas, ſelon ſon plaiſir, & ſavoir que tout eſt conduit par la Providence divine, dont le décret éternel eſt tellement infaillible & immuable qu’excepté les choſes que ce meſme décret a voulu dépendre de noſtre libre arbitre, nous devons penſer qu’à noſtre égard il n’arrive rien qui ne ſoyt néceſſaire & comme fatal, en ſorte que nous ne pouvons ſans erreur déſirer qu’il arrive d’autre façon. Mais parce que la plupart de nos déſirs s’étendent à des choſes qui ne dépendent pas toutes de nous ni toutes d’autrui, nous devons