Aller au contenu

Page:Descartes - Les Passions de l’âme, éd. 1649.djvu/306

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ridicule & ne ſert qu’à produire un orgueil & une arrogance impertinente. Ce qu’on peut particulièrement remarquer en ceux qui, croyant eſtre dévots, ſont ſeulement bigots & ſuperſtitieux ; c’eſt-à-dire qui, ſous ombre qu’ils vont ſouvent à l’égliſe, qu’ils récitent force prières, qu’ils portent les cheveux courts, qu’ils jeûnent, qu’ils donnent l’aumoſne, penſent eſtre entièrement parfaits, & s’imaginent qu’ils ſont ſi grands amis de Dieu qu’ils ne ſauraient rien faire qui luy déplaiſe, & que tout ce que leur dicte leur paſſion eſt un bon zèle, bien qu’elle leur dicte quelquefois les plus grands crimes qui puiſſent eſtre commis par des hommes, comme de trahir des villes, de tuer des princes, d’exterminer des peuples entiers, pour cela ſeul qu’ils ne ſuivent pas leurs opinions.

Art. 191. Du repentir.

Le repentir eſt