Page:Descartes - Les Passions de l’âme, éd. 1649.djvu/82

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Des imaginations qui n’ont pour cauſe que le corps. ==

Entre les perceptions qui ſont cauſées par le corps, la plupart dépendent des nerfs ; mais il y en a auſſi quelques-unes qui n’en dépendent point, & qu’on nomme des imaginations, ainſi que celles dont je viens de parler, deſquelles néanmoins elles diffèrent en ce que noſtre volonté ne s’emploie point à les former, ce qui foit qu’elles ne peuvent eſtre miſes au nombre des actions de l’ame, & elles ne procèdent que de ce que les eſprits étant diverſement agitez, & rencontrant les traces de diverſes impreſſions qui ont précédé dans le cerveau, ils y prennent leur cours fortuitement par certains pores plutoſt que par d’autres. Telles ſont les illuſions de nos ſonges & auſſi les reſveries